La pub a toujours apporté des bénéfices importants aux stars. En contrepartie, les publicitaires cherchent à s’approprier leur image et leur notoriété ainsi que leur lien affectif avec les consommateurs. Les stars ont rapidement réalisé qu’elles pouvaient tirer de gros avantages de leur popularité. Ceci explique qu’elles ont en général participé à des campagnes publicitaires.
Dans un premier temps, nous expliquerons pourquoi les stars acceptent les propositions publicitaires. Puis, les différents gains qu’elles en retirent et enfin quels sont les inconvénients de cette utilisation des stars dans la publicité.
1.Un renforcement médiatique
Aujourd’hui, la participation des stars à des campagnes publicitaires fait partie de leur projet professionnel. Elles participent à des campagnes qui valorisent leur image. Cela contribue à la bonne gestion de leur carrière. Depuis les années 80, l’image des marques et des entreprises a beaucoup évolué. Et depuis plus de 10 ans, les marques ont acquis une notoriété très importante. On peut d’ailleurs, se demander qui en tire profit. Est-ce la star ou la marque ?
Exemple : Coca Cola
Ainsi certaines marques bénéficient d’une notoriété mondiale parfois supérieure à leur égérie respective. Ainsi une collaboration entre les stars et les marques, sans tenir compte de l’aspect du gain, est un énorme atout pour les célébrités.
Une actrice peut tirer beaucoup d’avantages de devenir le porte- parole d’une marque qui se chargera de diffuser son image à travers le monde.
Exemple : le groupe l’Oréal a diffusé l’image d’actrices françaises comme Emmanuelle Béart, Sophie Marceau, Vanessa Paradis, Christiania Reali…
Elles ont bénéficié de la notoriété de ces images publicitaires au moment de négocier leurs contrats cinématographiques. Elles en ont retiré de gros avantages financiers. De plus, cette collaboration avec la marque permet aux stars une présence médiatique auprès du public même lorsque leurs carrières professionnelles sont mises entre parenthèses. C’est un des premiers aspects des gains des stars. Mais bien-sûr, le principal aspect reste la rénumération.
Quel est le prix d’une star?
2.La rémunération des stars
Il est difficile de connaitre avec exactitude le montant de la rémunération des stars. De nouveaux contrats stipulent la confidentialité des cachets.
Il est plus difficile de négocier des cachets avec des stars qui connaissent les cachets de leurs collègues. Elles exigeraient ainsi d’être payées au moins autant qu’eux.
Les stars, elles- mêmes ne souhaitent pas divulguer précisément leurs gains. En effet, elles ne veulent pas ternir leur image auprès du public avec de l’argent vite gagné. Pour beaucoup de stars, les revenus issus de la pub, dépassent ceux provenant de leur activité principale.
Par exemple : Selon France Football :
Le footballeur David Beckham a touché en 2008 31 millions d’euros dont 25 millions de contrats publicitaires avec Adidas, Giorgio Armani, Motorola, Pepsi Cola…
Salaire annuel : 4,2 M€ (soit 350.000 € / mois)
Primes : 1,8 M€
Autres revenus : 25 M€
Ronaldinho dispose lui de 24.1 millions d’euros dont 15.5 millions d’euros de contrats de pub chez Nike, Pepsi…
Salaire annuel : 8,5 M€ (710.000 €)
Primes : 100.000 €
Autres revenus : 15,5 M€
Lionel Messi (23 millions d’€) dont 16 millions d’euros avec Adidas, Pepsi, Gilette, Mastercard…
Salaire annuel : 6,8 M€ (566.000 €)
Primes : 200.000 €
Autres revenus : 16 M€
Le 5e joueur est Thierry Henry (16.8 millions d’€) dont 8.5 millions d’euros avec Reebok, Gilette, Pepsi Cola, SFR, Mc Donalds…
Salaire annuel : 8 M€ (667.000 €)
Primes :300.000 €
Autres revenus : 8.5 M€
D’autres domaines : Nespresso a versé 5 millions de dollars pour travailler avec Georges Clooney. Madonna a touché 3 millions de dollars en s’associant avec H&M.
Johnny Hallyday aurait obtenu entre 350 et 500 000€ avec Optic 2000.
Le montant de la rémunération varie selon la nature du contrat : cela peut être une unique publicité ou au contraire la star peut devenir l’égérie de la marque. Il peut aussi y avoir une clause d’exclusivité. De même, les prix fluctuent selon le type de diffusion : nationale ou internationale. La rémunération peut varier aussi avec le degré de notoriété de la star au moment de la signature du contrat. Exemple : quand Fabien Barthez est devenu champion du monde, Mc Donalds l’a rémunéré 300 000 € pour embrasser son Big Mac.
Selon Vincent Fischer, directeur de l’agence Glamcom, les acteurs Hollywoodiens sont très demandés, mais « certains Français sont également très bien cotés car leur notoriété est internationale ». Exemple : Isabelle Adjani fut choisie par Lancel pour sa campagne mondiale. De même, Marion Cotillard fut très demandée grâce à son oscar pour la « Môme ».
Ainsi nos célébrités qu’elles soient des acteurs, des mannequins, ou des sportifs, exigent des cachets aussi importants que ceux qu’ils touchent dans leur activité normale. Les grands groupes dont leurs campagnes sont mondiales, l’industrie du luxe et des cosmétiques ont toujours été très attirés par les stars de cinéma.
En 1995, Lancôme aurait versé entre 300 000 et 500 000 € à Juliette Binoche pour la campagne du parfum Poême.
Sophie Marceau aurait touché 1.2 millions d’euros pour Champs Elysées de Guerlain…
Nicole Kidman exigerait 2.9 millions d’euros pour 4 minutes de publicité pour Chanel.
L’Oréal est l’un des groupes qui utilise le plus de vedettes féminines : Catherine Deneuve, Sharon Stone, Milla Jovovitch (voir annexe : les égéries de l’Oréal de 1985 à nos jours) et bien d’autres ont été ou sont encore sous contrat pour différents produits du groupe.
Avec le développement d’internet, nos célébrités peuvent aussi retirer de l’argent en utilisant leur profil Twitter pour faire de la pub pour certains produits. Ils peuvent gagner jusqu’à 3.300 € par Tweet.
L’homme d’affaire britannique Arnie Guloov-Sing d’Ad.ly travaille comme intermédiaire entre certaines marques et les stars.
Il a déjà convaincu 5000 stars de faire de la pub pour des entreprises comme Coca Cola, Microsoft, Toyota.
Le procédé est très simple : la star reçoit un Tweed tout prêt, qu’elle n’a plus qu’à poster sur son profil Twitter. L’entreprise s’assure que des milliers d’acheteurs potentiels verront le message et la star empoche une commission. Les deux parties sont donc gagnantes.
Par exemple : Snoop Dog, l’actrice Kirstie Alley et d’autres peuvent toucher de cette façon 36 000 € par mois.
Ad.ly travaille aussi via Facebook grâce aux stars avec lesquelles ils ont passé des contrats, ils peuvent aussi atteindre environ 100 millions de personnes avec leurs messages.
L’entreprise récompense fortement ses vedettes, cherchant ainsi à obtenir d’elles un maximum d’efficacité, comptant sur leur présence lors de campagne de lancement du produit.
Les stars peuvent aussi bénéficier d’autres avantages des marques. Lors des soirées sponsorisées, de cocktails, ou à l’occasion d’inauguration de boutiques, la marque demande à la célébrité d’être présente. Elle est remerciée par des cadeaux comme par exemple : des téléphones portables, montre, vêtements, sac, produits de beauté, bons d’achat…
Cette technique se répand de plus en plus car elle permet à la marque d’utiliser la célébrité dans la publicité à moindre frais. Les journalistes étant invités à ces soirées montrent la marque à coté des célébrités à des millions de lecteurs.
Cela peut aussi passer par des reportages photos où les célébrités sont invitées à des voyages. Les hôtels sont cités dans la presse et chacun retire des avantages certains.
Ainsi, nous avons montré des stars tirant de nombreux bénéfices de la pub, mais celle-ci apporte aussi beaucoup aux annonceurs. Les deux parties profitent pleinement de leur collaboration. Seulement, le celebrity Marketing peut aussi comporter des risques.
3.Les risques de l'utilisation de stars.
Employer des célébrités fait vendre mais c’est aussi une « prise de risque ». Selon Claus Lindorff, directeur du pôle luxe de l’agence de publicité BETC EURORSCG : « très peu de stars ont une vie normale et c’est bien pour ça aussi que l’on fait appel à elles ». On peut se demander jusqu’où les marques sont-elles prêtes d’accepter les scandales de leurs stars.
La vie privée des stars peut parfois rentrer en contradiction avec l’image que l’entreprise veut donner au public.
Exemple : Pepsi n’a pas renouvelé ses contrats passés avec Mickael Jackson à cause des accusations de pédophilie portées contre lui et de Britney Spears, en raison de ses problèmes d’alcool et de drogue.
Les marques H&M, Burberry et Rimmel ont rompu leurs contrats avec le mannequin Kate Moss pour consommation de cocaïne. Selon Jean Jacques Picart, consultant de mode et marque de luxe dans le monde entier : « les célébrités sont des prescriptrices de charme. Leur coiffure, leurs vêtements, leur maquillage inspirent le consommateur. Il est tout simplement hors de question, qu’elles deviennent prescriptrices de cocaïne ».
Aussi pour éviter ce type de problèmes certains grands groupes prévoient des clauses de bonne conduite et de moralité au contrat des stars : par exemple pas de photo trash, ni de chirurgie esthétique, pas d’utilisation de drogue qui changerait l’image de la star.
Dans un article paru dans le magazine Marketing, la marque Longchamp affirme n’avoir imposé aucune clause de bonne conduite à son égérie Kate Moss. Nous ferons ensuite une étude de ce mannequin.